Omar Victor Diop, un photographe engagé
Omar Victor Diop est un photographe et portraitiste. Avec un ton qu’il qualifie lui-même de positif et optimiste, le photographe s’engage pour la reconnaissance et l’avenir de l’Afrique, de son savoir, et de ses personnages.
Omar est issu d’une famille plutôt conventionnelle : son père est expert comptable, sa mère, juriste de formation. Lui, de manière assez classique, débute une carrière dans la finance puis dans les relations publiques. Mais le jeune homme est depuis toujours fasciné par la photographie, admirant la discipline de loin. À l’époque, il pense que ce monde est fermé, réservé à une certaine élite.
C’est en 2011, après l’achat de son premier appareil semi-professionnel que Omar débute en autodidacte, avec des images de paysages urbains, il partage celles-ci sur les réseaux sociaux. C’est ainsi qu’il se fait remarquer, il soumet alors son premier projet aux Rencontres de Bamako. Il est sélectionné, depuis, tout s’enchaîne. Cette première série Futur du Beau questionne les standards de beauté ainsi que la société de consommation. La seconde série Studio des vanités expose de manière contemporaine les portraits de toutes ces générations de professionnels de l’esthétique en Afrique, de Mama Casset à Seydou Keita en passant par Jean-Paul Goude.
En 2014, sa série d’autoportraits Diaspora met en scène le photographe incarnant dix-huit personnages oubliés de la diaspora africaine du XVe au XIXe siècle. Divers mathématiciens, artistes, poètes, ou conseillers à l’époque très respectés. Et pourtant, mis de côté par l’histoire que l’on connaît ; le photographe confie par exemple, n’avoir jamais entendu parler de Jean-Baptiste Belley – un esclave sénégalais ayant acheté sa liberté avec ses économies pour rejoindre les rangs de la Révolution française – et ce, malgré le fait qu’il ai effectué ses études au Sénégal. Dans cette série, Omar Victor Diop s’intéresse aussi au phénomène d’idoles du football issues de la diaspora africaine, des hommes “toujours relégués à leur statut d’étrangers” alors qu’ils travaillent pour la France.
Omar Victor Diop a la chance d’être exposé en 2016 à Paris Photo, et en 2017 à la Fondation Louis Vuitton. La dernière série du photographe s’intitule Liberty. Il s’agit d’un travail inspiré par des évènements, des moments de résistance, ayant eu un impact sur l’Afrique et le monde “pour me rappeler que je suis eux”.
Soraya Assae Evezo’o
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